La France étrille la Russie 93-55

Un mois avant de les affronter au 1er tour de l’Euro, les Bleus ont remporté un très net succès sur les Russes ce dimanche à Villeurbanne. Une deuxième victoire consécutive de très bon augure pour la suite.

«Malgré tout, cela reste la Russie.» Même privée de deux de ses principaux atouts (Timofey Mozgov et Alexey Shved), même en proie à de sérieux tourments internes qui la place sous la menace d’une exclusion du prochain Euro, la Russie demeurait la Russie aux yeux de Vincent Collet. A savoir une formation qu’il convenait de ne pas prendre à la légère. De toute évidence, vu le début de match de son équipe, l’entraîneur français avait été parfaitement entendu. En effet, il fallait presque se pincer pour être certain qu’il n’y avait pas une erreur sur le tableau d’affichage. Au bout de quatre minutes de jeu, les Bleus, emmenés par un Tony Parker de suite dans le ton dans «sa» salle de l’Astroballe à Villeurbanne, menaient 17-2 ! Tournant à 86% de réussite au tir, la France récitait ses gammes avec un cinq majeur qui a de grandes chances d’être celui qui débutera l’Euro, avec Nando De Colo au poste d’arrière, Nicolas Batum à l’aile et un tandem Boris Diaw-Rudy Gobert très complémentaire à l’intérieur.

La Russie ne réagira finalement jamais
Assommés d’emblée, les Russes mettaient du temps à se remettre la tête à l’endroit. Le premier quart-temps s’achevait ainsi sur un avantage de 17 longueurs pour la France (28-11), impressionnante des deux côtés du parquet. La démonstration se poursuivait encore cinq minutes, avec un écart qui atteignait les 25 unités (45-20) sous l’impulsion de la bonne entrée du duo Lauvergne-Ajinca (13 points à eux deux lors du deuxième quart). Mais la Russie réagissait avant de rejoindre les vestiaires avec une petite salve de tirs primés qui ne bouleversait pas la physionomie de la rencontre, mais atténuait le montant de la facture (50-30 à la pause pour les Bleus). Dès la reprise, Fridzon et consorts tentaient bien de donner raison à Collet en amorçant leur retour (53-37, 24e), mais cette velléité ne durait pas.

Sur la lancée de sa bonne sortie contre la Serbie vendredi soir (15 points lors du succès des siens 78-65), Batum (13 points) remettait son équipe dans le sens de la marche. Surtout que la défense française posait d’importants problèmes aux Russes, qui perdaient beaucoup trop de ballons (16 pertes de balle en 30 minutes) pour espérer réussir un improbable hold-up. Du coup, à l’entame du dernier acte, il n’y avait plus guère de suspense (71-48). Ce qui n’empêchait pas Collet de garder tous ses joueurs concentrés, à l’image d’un Kahudi qui en profitait pour se distinguer avec 10 points. Alors que se profile bientôt la liste définitive pour l’Euro, il n’y a pas de petit profit. Tout comme il est intéressant pour la France d’avoir pris un lourd avantage psychologique sur les Russes, écrasés finalement de 38 points (93-55).

Julien Lefebvre

Directeur de la publication: plus connu pour ses solides appuis que pour ses envolées lyriques.