Grecs et Espagnols ont attendu vingt minutes avant de nous livrer l’affiche excitante que nous promettait l’opposition entre deux des favoris de la compétition dès les quarts de finale. Une première période pendant laquelle les deux équipes se sont rendus mollement les coups, se jaugeant du regard avant que l’Espagne creuse un premier écart à la faveur d’une meilleure adresse extérieure, d’une intense pression défensive sur les porteurs de ballon grec et d’un Pau Gasol des grands soirs. Les joueurs de Fotis Katsirakis ont balbutié leur basket dans les deux premiers quart temps. Peu inspirés en attaque, ils se sont reposés sur des exploits individuels – deux paniers de Vassilis Spanoulis pour revenir à 8-8 ou encore quelques paniers de Georgios Printezis près du cercle – pour percer le verrou espagnol.
Si les Ibères sont d’abord réputés pour leurs talents offensifs, c’est bien en défense qu’ils ont su faire la différence en première période. Ils ont battu les Grecs à leur propre jeu en cassant le rythme de la rencontre. Pau Gasol et Nikola Mirotic (26 points à eux deux à la pause) assurant l’essentiel en attaque.
La révolte grecque
La Grèce a débuté la seconde période avec un état d’esprit complètement différent. Enfin libérés, Giannis Antetokounmpo et ses coéquipiers ont passé un 14-3 aux Espagnols pour prendre les commandes de la partie. Débordant d’énergie et décisif à chacune de ses prises de balle, le joueur des Milwaukee Bucks a marqué la rencontre de son empreinte en bloquant violemment sur la planche un bras roulé de Pau Gasol. Le « Greak Freak » a pesé, autant par ses rebonds que par son activité sur le parquet, mais on a tout de même le sentiment qu’il n’a pas été assez utilisé par ses coéquipiers. On l’a vu bien trop souvent esseulé à attendre la gonfle sur des coupes ou derrière la ligne à trois-points sans que le cuir parvienne jusqu’à ses mains gigantesques. Que ce soit Victor Claver ou Rudy Fernandez, aucun espagnol n’était en mesure de défendre sur Antetokounmpo ce soir. Il est donc allé chercher ses points tout seul, s’arrachant sur chaque rebond offensif. En vain.
Pau Gasol encore au-dessus du lot
L’impact de Giannis Antetokounmpo n’a pas suffi pour la Grèce. Patients, sereins, les Espagnols ont laissé passé l’orage (ils étaient menés de deux points à la fin du troisième QT 55-57) avant de reprendre l’avantage au score dans le money time. Ils ont resserré la défense et ont profité des maladresses grecques pour s’offrir une place en demi-finale. Le duo d’intérieurs NBA de la Roja a encore une fois fait la différence. Si Gasol, le meilleur marqueur de la compétition, a encore conclu une rencontre avec 27 points et 9 rebonds, les 18 points de Mirotic ont eux aussi été déterminants. C’est Sergio Rodriguez qui a finalement offert la victoire à l’Espagne sur la ligne des lancers-francs. La Roja retrouvera le vainqueur de France – Lettonie en demi-finale.