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Le Bilan des bleus au premier tour

Cinq matchs, cinq victoires : les Bleus ont assuré l’essentiel à Montpellier. Le temps est donc venu de dresser un bilan individuel après les phases de poules. Les meilleurs Bleus ? Nando De Colo, Mickaël Gelabale et Charles Kahudi alors que Joffrey Lauvergne et Rudy Gobert ont aussi été solides. Pour les tauliers, on attend Lille et la montée en puissance espérée.

Tony Parker | 12 points à 43%, 4 passes, 3 rebonds en 25 minutes

Auteur d’un gros match pour la première contre la Finlande (23 points, 5 rebonds, 3 passes), Tony Parker a depuis franchi un cap historique énorme en devenant le meilleur scoreur de l’histoire des championnats d’Europe mais le meneur des Spurs en garde encore sous le pied. Ainsi que l’indique son match d’hier soir où il a joué les distributeurs (à 0 point sur 5 tentatives), TP n’a pas encore montré toute l’intégralité de sa palette offensive. On peut néanmoins s’inquiéter de son adresse à trois points en berne depuis la préparation (31% en prépa, 29% en poule) et de sa relative nonchalance en défense. Pas de méprise cela dit, le patron des Bleus a de l’expérience et se ménage toujours un peu en début de compétition. Préparé depuis le mois de juin pour ces matchs couperets, il est toujours mené par son envie de marquer l’histoire de son sport et veut absolument jouer lex Jeux olympiques de Rio.

Nando De Colo | 12 points à 51%, 5 rebonds, 3 passes en 24 minutes

C’est le métronome absolu de l’Equipe de France. Meilleur rebondeur de l’équipe pendant l’espace de quelques matchs, Nando De Colo a ensuite impressionné par sa maîtrise du jeu. Il peut dégainer sous pression avec ses responsabilités offensives revues à la hausse, prendre les tirs ouverts en fin de système et il joue aussi les pompiers de service à la mène. Son 51% de réussite aux tirs (60% à deux points et 41% à trois points) est une véritable gageure pour un arrière qui shoote généralement de loin, et la preuve tangible que le Nordiste est en pleine confiance. De plus en plus à l’aise dans le groupe France, il devrait l’être plus encore en arrivant dans sa région natale, à Lille.

Joffrey Lauvergne | 10 points à 60%, 6 rebonds en 20 minutes

Doublure de Rudy Gobert, Joffrey Lauvergne marque finalement plus que son titulaire. Il faut dire que sa polyvalence à l’intérieur est un vrai plus pour Vincent Collet et son staff. La preuve, le joueur de Denver a joué en même temps que le pivot d’Utah sur les deux derniers matchs, comme un avant-goût de la raquette du futur chez les Bleus. Féroce rebondeur et véritable opportuniste dans la peinture, l’intérieur des Nuggets peut également planter une banderille de temps à autre derrière l’arc, comme il a pu le faire dans la fin de match contre la Russie. S’il continue de la sorte, en rentrant plus rapidement encore dans ses matchs, il va apporter beaucoup aux Bleus.

Rudy Gobert | 10 points à 65%, 7 rebonds, 2 contres, 2 interceptions en 21 minutes

Après « Stifle Tower », voilà que Rudy Gobert dispose d’un nouveau sobriquet : « Gobzilla » ! Chouchou du public à Montpellier, où chacun de ses contres et dunks a été acclamé comme il se doit, il confirme tout le bien qu’on pensait de lui. Intimidateur sans commune mesure dans l’histoire des Bleus, Rudy Gobert fait également très bon usage de ses ballons en attaque. Il est certes encore un peu vert sur certaines finitions et hésite encore trop souvent sur le bon choix quand il est servi en sortie d’écran, mais sa présence est d’ores et déjà une belle assurance pour les tricolores. Face à Semih Erden, le pivot du Jazz aura un joli défi à relever.

Nicolas Batum | 9 points à 41%, 3 rebonds, 1 passe en 21 minutes

Ses stats sont décevantes et son impact sur le jeu l’a été tout autant dans cette phase de poules. Attaquant racé et véloce, Nicolas Batum s’est cantonné à balancer des tirs en périphérie ou derrière l’arc pendant ce round d’observation montpelliérain. Bien placé sur le sujet, Vincent Collet affirme même que « Nicolas Batum n’est pas un shooteur » et qu’il « ne l’a jamais été. » En conséquence, on préfère évidemment le voir surgir sur des coupes ligne de fond pour conclure les alley-oops ou simplement pénétrer et faire usage de ses longs bras pour aller provoquer les fautes de ses adversaires. À trop vouloir gérer son effort, Nicolas Batum a été à la peine, d’autant qu’il touche moins de ballons avec l’émergence de Nando De Colo. On espère retrouver à Lille le fantastique attaquant qu’on avait vu lors des derniers matchs des Bleus à la Coupe du Monde l’été passé (il avait marqué 62 points en 2 matchs !).

Mickaël Gelabale | 7 points à 52%, 3 rebonds en 17 minutes

Après Nando De Colo, qui lui a piqué sa place dans le cinq, Mickaël Gelabale est l’autre baromètre de l’Equipe de France.Force tranquille s’il en est, l’ailier guadeloupéen s’est montré indispensable à la troupe tricolore en poule. Capable de se retrousser les manches et se mettre le cul par terre pour défendre fort, il a également retrouvé son adresse sur les trois dernières rencontres, où il a tourné à 10 points et 4 rebonds de moyenne. Son jeu poste bas est un atout indéniable pour coach Collet qui saura l’utiliser au besoin (et surtout face aux jeunes Turcs). Face à la Pologne, son 6/7 aux tirs, quasiment tous au poste bas, a marqué les esprits.

Boris Diaw | 6 points à 50%, 3 rebonds, 4 passes en 21 minutes

Fidèle à sa réputation, le capitaine des Bleus n’a pas forcé les choses pour ces rencontres de poules. Un peu dilettante sur certaines entames de match, comme ses coéquipiers, « Babac » a redressé la barre hier soir face à Israël. Avec ses 4 passes de moyenne, il est en tout cas le meilleur passeur des Bleus. Ainsi que le déclarait Vincent Collet, Boris Diaw est« l’ancrage intérieur des Bleus depuis plus de 10 ans ». Son rôle de distributeur au poste est indispensable à la bonne marche de l’attaque française. Avec les matchs à enjeu qui déboulent, son apport devrait augmenter proportionnellement.

Evan Fournier | 5 points à 30%, 1 rebond, 2 passes en 16 minutes

Annoncé booster offensif et joker de luxe à l’orée de l’Euro, Evan Fournier l’a martelé lors des nombreux points presse du tournoi : il n’est pas le sixième homme. l’arrière du Magic est surtout en recherche de stabilité. Avec un temps de jeu en dents de scie, les derniers matchs plus ouverts lui ont permis de retrouver des sensations avec un joli 12 points à 4/6 à trois points face à Israël. Joueur agressif vers le cercle, Evan Fournier n’a pas encore trouver la bonne formule. Il est souvent pris par sa vitesse et commet le dribble de trop en s’empalant dans la défense adverse. Avec les phases finales qui commencent, il a rappelé que c’est un nouvel Euro qui débute. Et l’an passé, c’est justement à ce moment-là qu’il avait été le meilleur !

Charles Kahudi | 4 points à 58%, 2 rebonds, 1 passe en 12 minutes

C’est l’une des grandes satisfactions de l’été ! Habitué de l’Equipe de France maintenant, Charles Kahudi est rentré dans son rôle de défenseur puncheur avec son envie caractéristique… et son physique de panzer ! Plus sollicité que prévu, il a répondu présent à chaque match, non seulement en défense où son agressivité est contagieuse, mais aussi en attaque où son tir extérieur est plus stable. Sa sérénité sur et hors des parquets est une belle garantie pour les Bleus, qui auront certainement besoin de ses services ponctuels pour éteindre un adversaire qui aurait pris feu en attaque.

Léo Westermann | 3 points à 35%, 1 rebond, 1 passe en 9 minutes

Le dernier arrivé s’est bien adapté. Avec un petit temps de jeu et des responsabilités limitées, Léo Westermann a fait le boulot sérieusement. Sur le match d’hier soir, il a même laissé entrevoir qu’il se sentait de mieux en mieux dans le collectif des Bleus. Au relais de Parker, il doit s’assurer que les systèmes offensifs sont bien mis en place, et éventuellement prendre quelques tirs en fin de circuit. Avec les matchs à élimination directe, son rôle devrait toutefois se réduire à la portion congrue.

Florent Pietrus | 2 points à 40%, 3 rebonds, 1 interception en 17 minutes

Le pilier des Bleus en défense est bien là. Si ses performances offensives sont plus que jamais anecdotiques, c’est de l’autre côté du terrain que sa présence est attendue. Son expérience des grands rendez-vous sera encore fondamentale pour instiller l’esprit de révolte qu’il faudra adopter pour le huitième de finale et la suite… qu’on espère la plus longue possible. Son savoir-faire défensif n’est plus vraiment à prouver. En rodage à Montpellier, c’est à Lille que Florent Pietrus devrait prendre sa pleine mesure.

Mam Jaiteh | 1 point à 25%, 2 rebonds en 6 minutes

Le rookie des Bleus a très peu joué mais il a tout de même marqué son premier panier en compétition officielle (avec les A) sur un joli dunk. L’intérieur de Nanterre est là pour apprendre et cette expérience d’un Eurobasket à domicile, avec une Equipe de France invaincue, est forcément un souvenir inoubliable pour le gamin de 20 ans.

 

via basketusa

Julien Lefebvre

Directeur de la publication: plus connu pour ses solides appuis que pour ses envolées lyriques.